“Il est grand temps de reconnaître et de s’excuser pour notre rôle dans la discrimination et les traumatismes causés par notre profession. Nous savons tous qu’entendre les mots “nous sommes désolé·e·s” est important pour guérir les traumatismes du passé.”
Qui est l’APsaA ?
L’American Psychoanalytic Association (Association Américaine de Psychanalyse) est une organisation professionnelle de psychanalystes qui compte environ 3300 membres. L’association est composée de psychiatres, psychologues, travailleurs sociaux, éducateurs, chercheurs et étudiant·e·s qui s’intéressent à la psychanalyse et à la thérapie psychanalytique.
Mais pourquoi ces excuses ?
En 1952, l’Association Américaine de Psychiatrie (American Psychiatric Association – APA) classait l’homosexualité parmi les troubles mentaux listés dans le DSM-I (Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux utilisé par le corps psychiatrique et médicale). Cette classification des personnes LGBTQ+ comme souffrant de troubles mentaux autorisa les psychiatres, psychologues, psychanalistes et autres professionnel·le·s de la santé mentale à tenter de “convertir” les personnes LGBTQ+ en hétérosexuel·le·s ou en cisgenres.
En décembre 1973, après une lutte acharnée des mouvements LGBTQ+ et de nombreuses discussions au sein de l’APA, cette dernière retira l’homosexualité des troubles mentaux et donc du DSM. Mais, quant à elle, l’APsaA ne changea pas de position jusqu’en 1991. Cette association de psychanalystes continua à bannir les psychanalystes LGBTQ de se former dans ses centres. En 1991, elle fut menacé sérieusement de poursuites pour discrimination. Se remettant en question, l’association changea alors radicalement d’attitudes.
De la répression à la lutte pour les droits des personnes LGBTQ
A partir de 1997, l’APsaA devient la première association de santé mentale grand public à se battre pour l’égalité des droits des personnes LGBTQ. Elle a ainsi défendu le mariage homosexuel, mais également playdoyé pour la fin des thérapies de conversion, ou encore lever l’interdiction des personnes LGBTQ servant dans l’armée, pour lutter contre l’intimidation et le harcèlement des jeunes personnes LGBTQ et pour promouvoir les droits civils en général.
Un bel exemple de mea culpa.